dimanche 28 septembre 2008

Retour de colloque


Ça y est, je suis rentrée. Le colloque est fini, chacun est rentré chez soi.

Que retenir de ces trois jours consacrés à Port-Royal et aux Églises d'Orient ? Plein de choses.

Les choses intellectuelles d'abord : trois jours de cogitation intense, de communications brillantes, de découvertes (pour moi et sans doute un peu pour tout le monde) sur la théologie, la littérature, la philosophie, l'histoire et l'esthétique. J'ai le cerveau plein de controverses théologiques sur la grâce, le filioque, la conciliarité et la place du pape, et autres choses qui semblent un peu arides comme ça, mais sont en fait passionnantes.

C'est fou comme les choses paraissent évidentes quand on les entend de la bouche de bons chercheurs, bons orateurs, gens intelligents qui savent faire comprendre les choses. Bon, j'avoue que parfois j'étais un peu "larguée" (notamment en philosophie) mais globalement, à la question "Port-Royal a-t-il quelque chose à voir avec les Églises d'Orient ?" je suis maintenant en mesure de répondre "oui", et même d'argumenter ! Incroyable, non ?
En fait, j'aime ces moments où se sent plus intelligent en écoutant les autres, où on a la sensation de faire très rapidement l'acquisition de tout un bagage, où les connexions se font naturellement dans l'esprit, où l'effervescence intellectuelle semble faire bouillonner les esprits (en tout cas le mien).

Vivement la publication des actes, je me replongerai dedans.

Humainement ensuite. Parce qu'un colloque c'est aussi ça, rencontrer des gens. Et les discussions en marge du colloque sont parfois aussi intéressantes que ce qu'on entend pendant les communications.
Pour commencer, ce qui m'a beaucoup plu était la diversité humaine, culturelle, religieuse. Petit inventaire... on avait "sous la main" nombre de français de culture catholique romaine, certes. Mais aussi : un prêtre orthodoxe russe, une prof russe proche des orthodoxes vieux-croyants, un japonais, deux italiens, un philosophe grec, des orthodoxes français convertis dont un archimandrite ancien moine cistercien, un jeune membre de l'Union d'Utrecht (donc vieux-catholique), un juif, des moines dominicains, un prêtre catholique, une vénérable historienne américaine etc. (j'ai dû en louper d'autres). Pas mal, non ? Les conversations étaient passionnantes et parfois passionnées. On baignait dans une ambiance assez drôle, pétrie d'accents divers à couper au couteau parfois, mais profondément enrichissante. J'ai vraiment beaucoup aimé cela, et cela change des autres colloques où on se retrouve plus "entre-soi".

C'est drôle comme ce colloque, où je finissais par aller en traînant un peu les pieds (surbookée, stress de la communication à faire, certain malaise à être à la fois dans la recherche et en même temps au point quasi-mort, en tous cas totalement hors-course universitaire), m'a plu.

Forcément, ça donne envie de me remettre à fond dans ma thèse. Si j'en trouve le temps... Et puis d'aller écrire un article bien sérieux sur Jacques Jubé sur Wikipédia, et de vous raconter plus légèrement sa vie ici ensuite.

Bref, les jansénistreries, finalement, c'est quand même bien !